Dimitri Rochon Borie (Sept 2022)

Retour de Charleroi

"L’Alba ce n’est pas juste un lieu de résidence, au sens technique du terme. C’est un espace qui est une création artistique, et qui nous cueille comme tel. Je suis arrivé à l’Alba en tant qu’auteur, dans le cadre assez libre d’un projet avec la Foire du livre de Bruxelles. Et c’était là ma toute première résidence, en fait. Un peu comme un baptême du feu, celui d’une expérience qui me reconnaissait le droit, pour la première fois, d’avoir un temps complètement artistique. Et je dois à l’Alba de m’avoir donné un cadre de profonde bienveillance, comme une parenthèse, pour laisser un peu respirer mon axe créatif. Lui laisser de la place, en douceur. 

 

C’est une chose étrange, que d’arriver à conférer une personnalité à un lieu. Mais l’Alba a cette force là. C’est assez grand pour qu’on s’y fasse oublier si on le souhaite. C’est chaleureux et habité, si bien qu’on ne s’y sent jamais seul. Mais on peut tout de même y trouver la solitude si l’on veut. Dans une pièce ou une autre. Une cuisine familiale. Un salon doux ou solennel. 

 

Mes séjours à l’Alba m’ont permis de prendre le temps d’infuser des choses. D’accueillir à mon tour des idées, des projets, aussi doucement que j’avais été accueilli, moi, ici. C’est pour cela que c’est devenu, pour moi, « la maison », comme un autre chez soi. Un endroit où je sais trouver l’énergie, l’atmosphère qui parle aux intuitions, qui abrite sans étouffer. Un lieu de confiance totale, dans une ville par ailleurs déstabilisante, bouleversante. 

 

Ces séjours à l’Alba ont profondément marqué mon travail. A la fois comme auteur, en m’apprenant à écouter certaines choses en moi qui relevaient de la créativité, et que je ne savais pas entendre toujours. A libérer cette créativité, aussi : j’étais venu pour écrire, et finalement je n’ai fait que des photos. Et ces photos ont été exposées, dans le cadre du festival Outre Mondes, qui s’est tenu à l’Eden fin octobre. 

 

Ainsi nourri, j’ai terminé un roman, qui est en cours d’édition pour l’année 2023. Ce n’est pas rien, car, vraiment pour moi, la marche du second roman a été très difficile à passer intérieurement. Et je sais combien mes séjours Carolo ont aidé. Le dernier a été l’occasion de  prendre d’autres images, qui seront sans doute exposées cette fois lors de la Foire du livre en mars prochain."  Dimitri Rochon Borie